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MADÈRE

CHRONIQUE MADÉROISE

Santa_Maria-Madère-Copyright_P.TREGUER

LUNDI 18 JUIN 2018

Avez-vous déjà apprécié le silence, à bord d’une caraque ou d’une caravelle ? Expérience inoubliable à bord de la Santa Maria, réplique du navire de Christophe Colomb. Imaginez, la houle qui vous berce dans le château de la poupe, et vous n’entendez plus que la mer qui glisse sur la coque de bois et les voiles carrées qui se frottent aux agrès en chuintant. Las, vous n’êtes pas en train de traverser l’Atlantique vers les Antilles à bord d’un navire de seulement vingt-deux mètres de long, mais vous êtes en train de naviguer, longeant les hautes falaises basaltiques de l’île de Madère, sous le vent, admirant au passage l’agilité des hommes de la terre, capables sur ces falaises de cultiver la moindre parcelle laissée libre par la verticale à-pic. N’empêche, je suis sûr que vous avez fermé les yeux. Et que vous suivez l’équipage qui grimpe les échelles de corde pour aller jusqu’à la hune rajuster la vergue de la grand-voile. Vingt-deux mètres de long, ai-je dit. Oui, vingt-deux mètres de long seulement, c’est bien court pour affronter les tempêtes de l’Atlantique sur un navire qui se traine à quelques nœuds, par vent portant. Et du coup, le voyage est bien long pour l’équipage, qui voit l’eau croupir dans les barriques et la viande s’avarier au bout de quelques semaines. Et la vigie qui cherche désespérément quelque signe de vie, volant ou flottant à l’horizon…

 

Décidément, la meilleure façon de découvrir la beauté d’une île, c’est de l’aborder par la mer.

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