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Au fil du temps

Tout au pied du vallon le fil de l’eau s’apaise

Occupant un espace où il se met à l’aise.

Là, je reviens sur mes pas vers l’avant

Pour remonter le cours et de l’eau et du temps.

 

Voici bien plus d’un mois que ce confinement

Nous a mis quelque peu hors de nous et du temps.

Qu’avons donc nous appris de ce que veut le monde

Par ici et par là et sur la mappemonde ?

Camus, qui en son temps a révélé la peste,

Trouve quelque intérêt à celui qui conteste

La grande absurdité de notre condition

Tant est parfois brutale une disparition.

Celle du vieil homme, qui des romans d’amour lisait,

Du moins de son auteur, qui soudain disparait,

Conteur de génie, Luis Sepúlveda,

Et dont le souvenir toujours nous restera.

Camus nous dit que le bonheur est fugitif,

Que la tendresse humaine est un objet furtif,

Mais que la joie comble l’esprit de celles et ceux

à qui suffit l’amour, ô combien délicieux,

Qu’il faut contrecarrer le virus de la haine,

Celui qui, pour toujours, s’activera sans peine,

Dès qu’un chantre flatté par le son de sa voix

Manifeste à l’autre, son rejet, dans l’effroi.

 

Le temps presse aujourd’hui pour tous ceux de notre âge

Et pour tous ceux qui veulent sortir de ce naufrage.

L’avenir se prépare et nous y prendrons part,

Avec tous ceux qui croient aux forces de l’espoir.

Paul Tréguer, 25 avril 2020.

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