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Austral

Il est un lieu de la planète Terre,

Où naviguer est un enchantement :

L’Antarctique. Mais il faut pour l’atteindre,

Accepter de franchir des cercles rugissants,

Poussés par les grands vents hurlants ou mugissants,

Bousculés par des mers, en grand harassement.

 

De Kerguelen à la mer d’Amery,

Des îles Crozet à la mer de Weddell,

Que de lieux où nous emporte la magie,

Du Grand Sud. Guidés par les pétrels,

Les damiers du Cap et les grands albatros,

Nous trouvons refuge en mer de Ross.

 

De talentueux oiseaux guident nos vaisseaux,

Que jamais n’intimident d’énormes masses d’eaux.

Le Marion-Dufresne ne franchit pas les glaces,

Mais il est connu pour toutes les audaces,

Quand à la mer il faut mettre le carottier,

Ou les lignes de mouillage il faut laisser plonger,

 

D’Elephant island à Georg von Neumeyer,

Qu’il peut ravitailler, grâce aux hélicoptères,

Dans la Mer de Weddell et la calotte glaciaire,

Puissant, le Polarstern est capable de tout.

Quelques mètres de glace ne l’impressionnent guère,

Si vous l’apercevez, donnez lui rendez-vous.

 

De McMurdo à la Terre de Graham,

Le Polar Duke connaît tous les secrets

Des icebergs. Ces grands vaisseaux glacés,

Sources d’émerveillement, hélas parfois de drames,

Quand usés à leurs bases ils peuvent se retourner,

Et de trop audacieux navires faire chavirer.

 

Entre l’Amérique et la Terre de Feu,

Le détroit de Magellan et ses torchères,

Ouvre la voie vers l’ouest. A Punta Arenas,

Gravés pour l’éternité, blottis au cimetière,

Sont des témoins de l’Histoire et de ses fracas,

De cette terre d’ultime espérance et de ses enjeux.

Paul Tréguer, 3 novembre 2020

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