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Ce siècle avait 20 ans...

Ce siècle avait vingt ans, et la Terre était ronde,

Ses maîtres se pensaient toujours les rois du monde,

Innombrables, leurs navires sillonnaient les mers,

D’émettre du CO2 ils n’en avaient que faire.

Les non-humains étaient rejetés à l’entour

Quitte à les ignorer sans même faire un détour.

La peste ? un vieux souvenir que Camus activa

Dans les années quarante, mais vite oublia.

Bergman en avait fait une partie d’échecs,

Que la mort perdit, sans même faire un chèque,

Mais elle sait qu’elle se cache au cœur même de la vie

De tout être vivant, quelle que soit son envie.

 

Tout allait bien sur Terre, sauf qu’un jour arriva.

Comme la peste d’antan un virus déboula

Fit le tour de la Terre aussi vite qu’un éclair

Tant est que tous et toutes lui déclarèrent la guerre.

Pour les non-humains, et c’est un paradoxe,

Car il ne fallut guère attendre l’équinoxe,

Ce fut la fête, dans les airs et les champs,

Que les êtres vivants célébrèrent au printemps.

Les insectes volaient, et qu’elle que soit la brise

Ils n’avaient plus à craindre de coller au pare-brise.

La symphonie revint jusque dans les jardins

Et c’est aux non-humains que la nuit appartint.

Baleines et rorquals furent libres de chasser

Dans les eaux côtières où le plancton croissait.

 

Le ciel fut sans nuages sur les aéroports

Où les aéroplanes furent cloués à bon port.

Dans les villes pourtant quelques humains passaient

C’étaient celles et ceux que le devoir appelait.

Le paradis sur terre était-il revenu ?

Tous ceux qui le pensaient vont ils être déçus ?

Homo sapiens se dit qu’il n’est jamais trop tard

Pour donner quelque chance aux forces de l’espoir.

Et c’est bientôt à nous d’écrire la page suivante,

A nous, à nos enfants, pour qu’ils aient une chance !

Paul Tréguer, 13 avril 2020.

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