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L'homme de pierre

La houle venait mourir sur le chemin de côte,

Inondé de soleil en cette marée haute.

Je cheminais songeur en ces temps incertains

Où l’homme a quelque peine à penser à demain.

 

De l’herbe s’insinuait entre des pierres fragiles,

Déjà quelques arbustes se feutraient de bourgeons,

Ils servaient de repères au voyageur habile,

Qui laissait s’égarer son imagination.

 

Le vent était puissant et propulsait les ondes

Qui déferlaient d’écume en heurtant de plein fouet

Des rochers de granit frappés par une fronde,

Celle de l’océan qui en fait ses jouets.

 

Sur un cap, dressé comme une statue de pierre,

Se tenait face au large un homme, immobile,

Fixant au loin un phare, de son regard fier,

Tout nimbé de lumière par l’océan agile.

 

Quelles sont donc les pensées qui viennent à son esprit ?

Songe-t-il à demain ou bien à aujourd’hui ?

Est-il libre d’agir, de retisser les liens

Qu’il a noué jadis dans un monde serein ?

 

Un nuage est passé, l’homme s’en est allé.

Propulsé par le vent je repris mon chemin,

Me laissant comme une mouette par une onde porter

Pour, sans plus de détours, envisager demain.

Paul Tréguer, 25 février 2021.

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