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Humeur marine

C’est une chose étrange : la mer a disparu,

La ligne bleue-horizon est désormais perdue,

Du moins pour les radars de ceux qui nous gouvernent,

De ceux dont le bon sens est toujours à la peine.

Le premier jour de mai les plages sont interdites

Nous faut-il donc penser qu’elles sont toujours maudites ?

Le puissant vent marin a pourtant des vertus

Car il chasse les miasmes, toujours les évacue.

La mer décidément, au centre de ma vie,

Moyen incomparable de passions assouvies.

Découvertes du monde, de ses recoins secrets

Et rencontres des hommes, de leur diversité.

De l’Atlantique je sais les colères violentes,

Un Golfe de Gascogne, souvent dans la tourmente,

Les plongées verticales d’agiles fous de bassan

Au large de l’Iroise pour les poissons chassant.

La Méditerranée et ses bleus enchanteurs

Source d’inspiration pour les marins chanteurs

Face à Alger la blanche ou Toulon l’endormie

Au large de Gibraltar, pour passer la sortie.

L’Indien a quelques charmes de milieux tropicaux

Au large de l’île Maurice, passant sur les coraux,

Ou de l’île Saint-Paul, de ses pêcheurs perdus,

Sur un bout de rocher sans cesse rebattu.

L’immense Pacifique, partant de San Diego,

Et faisant cap à l’ouest vers des lieux amicaux,

Mais aussi océan de grande solitude

En l’absence d’oiseaux aux larges amplitudes.

L’Arctique est parfois rude mais garant de beauté,

Quand au Spitzberg on part, fiers pour naviguer,

Et découvre soudain se dressant verticales

Des montagnes surgies de pentes abyssales.

Antarctique ! La magie du sixième continent

Et de son océan très souvent turbulent.

Au pied des icebergs nous avons louvoyé

Et près de l’Erebus j’ai aimé séjourner.

La mer nous fait rêver. Elle est à notre porte.

Et c’est toujours vers elle que mon espoir se porte

Paul Tréguer, 1er mai 2020.

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