Les forces de l’espoir
Dans les récits récents de ce que je pensais
Suivant le fil de l’eau en des temps confinés
Je me suis référé aux forces de l’espoir
Et vous vous demandez à travers le miroir
Ce que cela veut dire en ces temps turbulents
Qui sont parfois pour l’homme quelque peu inquiétants.
L’espoir s’ancre dans mon passé. Il a laissé
Des marques, si profondes qu’on ne peut l’effacer.
Elles me font croire en l’Homme, en ses capacités
A surmonter l’épreuve et sans cesse innover.
Parmi tous les pays que j’ai pu visiter,
Quatre en particulier dont je voudrais parler
En raison de rencontres qui ont su perdurer.
L’Algérie tout d’abord, de son passé terrible,
Dont la France a gardé des traces indicibles.
Celle de Leila, de Fatiha, de Gisèle,
Et par-dessus tout, de leur amitié fidèle,
Dans un très grand pays, de guerres traversé
Qui ne connut jamais de périodes apaisées.
L’Amérique ensuite, celles des Etats-Unis,
Celle d’une violence, sans cesse inassouvie,
Celle du pire, mais je retiendrai le meilleur
Qui se fait des amis et qui porte au cœur
De Lou et de Jackie, de Sharon et de Dave,
Et de biens d’autres encore qui emportent le rêve
Des rives du Pacifique à celles de l’Atlantique,
Au cœur de l’Oregon et du Crater Lake.
Du Japon, découvert avant la fin du siècle,
D’une Asie révélant ses richesses intrinsèques
Dont on peut s’approcher malgré l’écart lingual
Et qui n’a pas restreint l’échange sans égal
Avec Aki, Mitsu, fidèles écrivains
De leur modeste vie dans cet empire divin.
La Chine : celle du Yang Tse, et celle de Beijing,
Et celle de Xian, de ses guerriers d’argile,
Témoins imprescriptibles des usages du temps
D’une Histoire traversée de violents mouvements,
Qu’au cours de ce siècle Su Mei et ses amis
Ont tôt fait découvrir à un Français, ravi.
Le monde est si divers ! Et c’est une vraie chance,
Que nous saurons gérer, avec intelligence.
Aujourd’hui, le challenge est de poursuivre la route
Qui donne à chaque peuple, dans un monde en déroute,
Quelques raisons de croire et de changer de cap,
Malgré le poids navrant de lourds handicaps.
La planète est unique. Il y en a pour tous
Si l’on sait manager et sans trop de secousses,
Les ressources terrestres, les ressources marines,
Arrêtant tout de go nos pratiques assassines
Et mettant le holà aux gaz à effet de serre
Dont le surplus menace les peuples de la Terre.
Le potentiel est là. Il ne tient qu’à nous tous
De réunir nos forces au bénéfice de tous.
Utopie, direz-vous ! Mais elle est créatrice
D’une grande pensée qui est libératrice.
Paul Tréguer, 8 mai 2020.