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Vieux chêne

Il se tenait stoïque au bord de la rivière

Qui vive s’écoulait dans l’incendie du soir.

Il dressait vers le ciel, tout élégant et fier,

Des branches s’échappant du royaume du noir.

Son tronc est raviné de cavernes insondables,

Propice à accueillir les hôtes innombrables

Qu’une imagination a créé à foison,

Pour l’écureuil agile à la riche toison,

Ou pour la chouette hulotte qui chasse dès le soir

Les rongeurs imprudents, égarés, sans espoir.

 

L’automne étend son règne, tout émaillé de rouille

Sur la nature lassée d’un été flamboyant.

Elle prend le fil du temps qui lentement déroule,

Jusque dans la forêt, son tapis rougeoyant.

Le vieux chêne a gardé une canopée agile

 

 

Quelque peu allégée par un air agité.

Il disperse les feuilles légères et fragiles.

Qui s’envolent et retombent en nattes amassées.

Marcheur, je m’y arrête, saluant le vieux chêne

Témoin d’une longue histoire déliée de ses chaînes.

 

Les années ont passé, et je revois l’enfance,

Quand à sa cime j’allais, ravi, plein d’innocence,

Un arc à la main, rêver à Robin Hood,

Et d’aventures menées dans les bois de Sherwood.

Vieux chêne. Je t’ai quitté pour suivre mon chemin

Et parcourir le monde à rechercher un graal

Que je n’ai pas trouvé. Mais il est là, demain,

A portée de la main, comme le Taj Mahal.

Paul Tréguer, BREST, le 10 novembre 2020.

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